Un peu d'histoire : robe de bal du second empire
Sale journée aujourd'hui. Je devais passer un oral blanc pour m'entrainer. C'est mieux quand on veut passer un concours. Et le prof a tout simplement oublié de déposer un sujet... J'ai franchement l'impression qu'il se fiche du monde. C'est pas parce qu'on est maître de conférence à la Sorbonne qu'il faut prendre les gens pour des idiots... Bref, passons. Ca fait du bien d'en parler.
Un commentaire me demande des infos sur les robes de bal second empire (1852-1870) et comme il paraît que c'est urgent, voici la réponse. Si vous avez des recherches particulières, vous pouvez toujours demander et si j'ai quelque chose, je répondrai, c'est promis.
Bon alors la silhouette à la mode au second empire (mode lancée par l'impératrice Eugénie) est structurée par le corset en haut (voir mes précédents postes sur le corset) et la crinoline en bas. La crinoline est un jupon d'abord rigidifié par du crin de cheval (d'où crinoline) puis par des cerceaux d'osier ou de métal. Les plus grandes ont pu faire jusqu'à 3m de diamètre. Vous imaginez combien il est difficile de faire quoique ce soit avec un tel jupon : pas moyen d'attraper quoique ce soit puisque les bras sont plus courts que la largeur de la robe (normalement), difficile de s'asseoir et forcément sur un tabouret, risque de prendre feu si on passe à moins de 2m d'une cheminée. Donc un accessoire réservé aux femmes oisives de l'aristocratie qui prouvent ainsi qu'elles n'ont pas à travailler. Vers 1860, la structure évolue et a tendance à avoir plus de volume vers l'arrière et à s'aplatir à l'avant ce qui est (un peu) plus pratique. Cette forme évolue ensuite (sous la IIIe république) vers ce qu'on appelle la tournure où tout le volume est réuni sur les fesses
Pour se procurer facilement une crinoline aujourd'hui, l'idéal reste Taty mariage pour les parisiennes. En effet ils vendent la crinoline qui va sous les robes de mariage, qui peut très bien servir pour une robe second empire, sans avoir trop d'ampleur pour autant.
Les robes de bal sont bien sûr à manches courtes, éventuellement portées avec des gants. Le décolleté en forme de V, découvre largement les épaules.
La couleur, elle, dépend de l'âge de la femme. Ainsi les jeunes filles portent des couleurs claires, pastelles : blanc, bleu pastel, jaune pastel. Les femmes mariées portent des couleurs plus franches : jaune, bleu roi, rouge. Quant aux veuves, les couleurs les plus foncées sont consiérées comme plus décentes : violet (couleur du demi deuil) ou bleu marine.
Voici quelques photos de robes conservées au Kyoto Costume Institute dont la collection est vraiment superbe.
Une robe de 1845
Une robe de 1855 :
Dos d'une robe de 1864
Quant au patron, on imagine facilement que ce genre de robe nécessite beaucoup de tissu. Vous pouvez trouver des patrons chez nos amis anglo-saxons. La mode du second empire correspond à celle de la guerre de sécession.
Exemples chez Butterick :
Chez Mac call's :
Mais les plus beaux sont à l'évidence chez Simplicity, dans la section Civil War :
Egalement des modèles de sous-vêtements : corset, panty, crinoline, chemise.